Mes débuts dans la sécurité privée
Je me souviens encore de mes premiers pas dans la sécurité privée, en 2005. À cette époque, le métier n’avait pas encore le visage qu’on lui connaît aujourd’hui. Le secteur était en pleine évolution, mais les règles étaient moins strictes, et l’on apprenait beaucoup sur le terrain. J’avais la motivation, la rigueur et l’envie de bien faire, des qualités essentielles pour un agent de sécurité, même avant de parler de diplômes ou de carte professionnelle.
J’ai commencé dans la sécurité privée dans une entreprise qui s’appelait EUROPINTER SA, située dans le 91 (Essonne). Cette entreprise de sécurité était spécialisée dans l’intervention sur alarme. Je stationnais avec mon véhicule de fonction floqué vers les Invalides à Paris, en attendant les appels des régulateurs pour intervenir et effectuer une levée de doute après le déclenchement d’une alarme.
Cela pouvait être un lieu d’habitation dans le 16ᵉ, 8ᵉ ou 7ᵉ arrondissement de Paris, ou un bâtiment professionnel. Il y avait soit des rondes extérieures sans clés, soit des rondes intérieures avec clés ou badges. C’est dans cette entreprise que j’ai commencé à apprendre ce qu’était la sûreté en intervention.
Je me rappelle encore des formations internes en désincarcération d’ascenseur ou en sécurité incendie. À cette époque, j’ai passé mon diplôme d’équipier de première intervention, les prémices d’un métier qui allait me fasciner par la suite.
Je faisais 12 à 17 interventions pendant ma vacation de nuit. J’allais désincarcérer des personnes bloquées dans les ascenseurs de Paris ou effectuer des levées de doute après déclenchement d’une alarme.
C’est dans cette entreprise que j’ai compris que des procédures et des consignes bien construites étaient une des clés de la productivité en sûreté.
En effet, dans mon coffre, j’avais plus de 900 clés, et pour chaque bâtiment je disposais de consignes claires et précisespour intervenir sur le site en un minimum de temps, tout en restant alerte et efficace. En finalité, la ronde terminée, je faisais un appel à la télésurveillance pour confirmer la bonne mise sous alarme du site, puis je rédigeais mon rapport d’intervention.
À l’époque, je gagnais raisonnablement pour le travail effectué : 8,17 € brut de l’heure, et j’avais toutes sortes de primes qui faisaient augmenter mon salaire. Je vous joins ma fiche de paie de l’époque et mon planning.
Aujourd’hui, un ADS coef 120 touche 12,08 € brut de l’heure, soit 47 % de plus qu’il y a 20 ans. Mais à l’époque, le coût de la vie était beaucoup moins élevé.
La sécurité privée avant 2012: entre encadrement naissant et quête de reconnaissance
Avant 2012, le secteur de la sécurité privée connaissait une période charnière, à mi-chemin entre la structuration et la recherche de légitimité. C’était un métier souvent perçu comme secondaire, alors même qu’il reposait sur des missions essentielles : protéger les biens, les personnes et les lieux, en complément de la sécurité publique.
Nous reviendrons sur le sujet plus loin dans cet article mais le nombre de société de sécurité en France était limiter. Est-ce la conséquence de la baisse de la qualité de service ? Nous y reviendrons !
À cette époque, la réglementation existait, mais elle demeurait encore fragmentée. La loi du 12 juillet 1983, dite « loi Delors », posait les premières bases d’un cadre juridique commun pour les activités de surveillance, de gardiennage et de transport de fonds. Toutefois, l’application concrète de ces principes variait beaucoup selon les entreprises, les territoires et les acteurs du métier.
Les agents de sécurité travaillaient souvent dans l’ombre, avec des moyens limités et une reconnaissance professionnelle inégale. L’absence d’un contrôle national fort laissait place à des pratiques parfois disparates, voire contestables. Pourtant, sur le terrain, les femmes et les hommes de la sécurité privée assumaient déjà des responsabilités importantes : ils veillaient sur les sites industriels, les événements, les commerces ou encore les immeubles d’habitation, souvent dans des conditions exigeantes, avec un sens aigu du devoir et du service.
D’un point de vue personnel, je considère cette période comme celle des fondations. Les professionnels de la sécurité privée d’alors ont œuvré dans un cadre parfois flou, mais leur engagement a permis de faire reconnaître la valeur du métier. C’est grâce à cette génération que la réforme de 2012, avec la création du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), a pu voir le jour : une étape décisive vers la professionnalisation, l’éthique et la reconnaissance institutionnelle du secteur.
À mon avis, malgré le manque de réglementation, la sécurité privée avait autrefois quelque chose de meilleur. Nous y reviendrons.
En somme, avant 2012, la sécurité privée était un domaine en pleine maturation : un métier de terrain, de rigueur et de confiance, qui posait déjà les pierres d’une profession aujourd’hui mieux structurée, respectée et indispensable à la cohésion sociale. Peu d’entreprise mais une vraie volonté de faire bien avec les moyens à disposition.
La sécurité privée après 2012: La naissance du code de sécurité intérieur
S’il y a bien un homme d’État à mettre sous les feux des projecteurs, c’est Nicolas Sarkozy. C’est sous son ère, en tant que ministre de l’Intérieur puis président de la République française, que les premières pierres du Code de la sécurité intérieure ont été posées.
Oui, je l’avoue, j’ai une grande fascination pour le président Sarkozy : un homme de droit et un homme de rigueur. J’ai encore en mémoire la prise d’otages de Neuilly-sur-Seine, où il est intervenu directement, négociant avec le preneur d’otages.
Qui peut se vanter d’un tel courage ?
Mais revenons à nos moutons, la sécurité privée après 2012 …
Après 2012, le secteur de la sécurité privée a connu une transformation profonde. L’instauration du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) a marqué un tournant décisif. Cet organisme, placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, a apporté un contrôle plus rigoureux, une traçabilité accrue et une véritable reconnaissance institutionnelle à la profession.
Les années qui ont suivi ont vu la sécurité privée gagner en crédibilité et en légitimité. Les agents ne sont plus seulement perçus comme de simples “gros-bras” ; ils sont désormais considérés comme des acteurs à part entière de la chaîne de sécurité nationale. Les exigences en matière de formation, de déontologie et de moralité se sont renforcées, traduisant une volonté claire : faire de la sécurité privée un métier de compétence, de confiance et de responsabilité.
En 2012, faire de la sécurité privée une chaîne de la sécurité intérieur.
D’un point de vue personnel, je vois cette évolution comme une véritable professionnalisation du secteur. Là où il y avait auparavant un manque d’encadrement et de reconnaissance, il y a aujourd’hui une structure solide, des règles précises et une meilleure valorisation du rôle des agents. Bien sûr, tout n’est pas parfait : les conditions de travail restent parfois difficiles, la rémunération ne reflète pas toujours la complexité des missions, et la coopération avec les forces publiques pourrait encore progresser. Mais il faut reconnaître que le métier a franchi un cap.
La sécurité privée après 2012, c’est aussi une prise de conscience collective : celle que la sécurité ne peut reposer uniquement sur les forces de l’État. Les entreprises privées participent désormais activement à la protection des personnes, des biens et des infrastructures sensibles. Cette collaboration, bien encadrée, renforce la cohésion et la prévention des risques au quotidien.
Membre du GES ma structure RMS Gardiennage Paris se bat aujourd’hui avec le syndicat patronal pour des transferts de missions entre force publique et force privée. Les taches les moins sensibles doivent etre transférer à la sécurité privée. Cela sera bénéfique pour les deux parties et laissera du temps de productivité supplémentaire pour les forces publiques intérieures et se concentrer sur les affaires sensibles.
En somme, la période post-2012 symbolise une nouvelle ère pour la sécurité privée : celle de la reconnaissance, de la rigueur et du professionnalisme, portée par des hommes et des femmes qui exercent leur mission avec engagement, loyauté et fierté.
Mon constat, une sécurité privée en déclin
Je dispose maintenant de 20 ans d’expertise en sûreté et en sécurité incendie ce qui m’amène à voir un point de vue éclairé sur l’état de la sécurité privée en France.
Je constate que la sécurité privée est devenue plus exigeante, plus technique et plus responsable. Les attentes des clients, des institutions et du public ont évolué, poussant les professionnels à s’adapter sans cesse : nouvelles technologies, cybersécurité, sûreté événementielle, gestion des flux, prévention des risques… Le métier s’est diversifié, tout en conservant son cœur : la vigilance, la rigueur et le sens du devoir.
Mais malgré ces progrès, je pense qu’il reste encore du chemin à parcourir. La reconnaissance sociale et la valorisation du rôle des agents demeurent insuffisantes. Trop souvent, on oublie que ces femmes et ces hommes sont les premiers à intervenir, les premiers à observer, et parfois les premiers à faire face au danger.
En vingt ans, la sécurité privée a changé de visage. Elle s’est professionnalisée, modernisée et affirmée. Ce secteur, que certains prenaient autrefois à la légère, est aujourd’hui indispensable à l’équilibre sécuritaire de notre société. Et c’est une fierté, pour moi, d’avoir été témoin et acteur de cette évolution.
Mais il y a un revers de la médaille : la qualité de service est insuffisante. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à entreprendre, afin de redonner une certaine légitimité au secteur. Trop souvent encore, je constate les dérives de mon métier, malgré la mise en place d’une réglementation.
Notre profession est mal comprise par la population française, et pire encore, elle est trop souvent soumise à des ajustements budgétaires de la part de nos clients. On a tendance à repousser la sûreté au dernier rang des priorités, alors que l’insécurité n’a fait que croître ces vingt dernières années. Et malheureusement, les donneurs d’ordre attendent souvent qu’un incident survienne pour se poser les vraies questions de sûreté. Attention, tous les donneurs d’ordre ne sont pas concernés : il existe encore des hommes et des femmes qui prennent au sérieux les questions de sécurité. Mais je parle ici de la trop grande majorité qui, hélas, la délaisse.
En 2005, il y avait moins de sociétés de sécurité et moins d’hommes et de femmes de terrain. Peut-être que le déclin actuel est lié à une ouverture trop large et mal réfléchie du secteur. À cette époque, il y avait moins de réglementation, certes, mais les sociétés de sécurité étaient dirigées par des hommes et des femmes qui possédaient une véritable expertise en matière de sûreté.
J’ai la sensation qu’il y avait davantage de savoir-faire et de compétence qu’aujourd’hui. Les postes clés étaient tenus par des professionnels expérimentés, et la transmission du savoir se faisait naturellement sur le terrain.
Est-ce que la médiocrité a contaminé notre secteur ? Je n’ai pas envie d’en être convaincu, mais je constate depuis quelques années un déclin réel et un manque d’expertise préoccupant. Et malheureusement cette tendance se confirme à la vue des faits divers où on se demande comment a été gérer la sûreté.
Depuis une vingtaine d’années, le secteur de la sécurité privée traverse une période paradoxale. Alors qu’il n’a jamais été aussi présent, aussi réglementé et aussi essentiel au fonctionnement de notre société, il donne pourtant l’impression de s’affaiblir sur le plan de la qualité, de la rigueur et de la reconnaissance.
D’un point de vue personnel, je ressens une réelle frustration. La sécurité privée a tout pour être un pilier fort de la tranquillité publique, mais elle souffre d’un manque de considération et d’une perte d’expertise. Les véritables professionnels, ceux qui maîtrisent les enjeux de terrain et l’art de la prévention, se font plus rares.
Pourtant, tout n’est pas perdu. Ce déclin peut être inversé si le secteur retrouve ses fondamentaux : la compétence, la transmission du savoir, la rigueur, et surtout la fierté d’un métier essentiel à la cohésion sociale. La sécurité privée ne doit pas seulement protéger, elle doit redevenir une référence de professionnalisme et de confiance.
Les causes du déclin de la sécurité privée
Depuis deux décennies, la sécurité privée a connu une transformation majeure, mais pas toujours dans le bon sens. Si le secteur s’est professionnalisé sur le plan administratif et réglementaire, il a paradoxalement perdu en efficacité, en expertise et en reconnaissance. Le constat est clair : la sécurité privée traverse une crise silencieuse, fruit de dérives économiques, structurelles et humaines. J’ai mes petites idées des causes du déclin et de manière humble je vous en fait part.
La dérégulation et la multiplication des acteurs
Dans les années 2005, la sécurité privée était un secteur relativement restreint, dominé par des entreprises fondées et dirigées par d’anciens professionnels du terrain. Avec le temps, l’ouverture du marché et la libéralisation des conditions d’accès ont entraîné une explosion du nombre de sociétés de sécurité.
En 2005, il y avait 3000 sociétés de sécurité contre + de 12000 aujourd’hui !
Beaucoup de nouvelles structures sont apparues sans véritable expérience, attirées avant tout par les opportunités économiques. Résultat : une concurrence féroce, souvent basée sur les prix au détriment de la qualité. Cette course au moins-disant a fragilisé le métier, nivelant les standards professionnels vers le bas.
Est-ce normal de donner un agrément dirigeant à une personne qui à fait des études de gestions supérieurs ? Sans avoir eu d’expérience en sûreté ni de prêt ni de loin ? Non je ne pense pas !
Il existe de nombreuses TPE ou PME qui pratiquent le travail dissimulé notamment avec des faux gérants. Souvent issu de l’immigration, ces gérants transfèrent les fonds obtenus vers d’autres pays. Ces gérants sont nombreux dans notre secteur et contribuent à la baisse de la qualité de service en plus d’appauvrir la France. Aussi, s’ils se font rattraper par l’URSAFF ou les IMPOTS ils vont réouvrir avec un autre faux gérant et mettre la société en liquidation. C’est trop FACILE !
La logique économique au détriment de la qualité
Les appels d’offres publics et privés se sont progressivement transformés en enchères à la baisse. Le prix est devenu le principal critère de sélection, reléguant la compétence et l’expérience au second plan. Les donneurs d’ordres se fient à un prix final sans comparer se qui est comparable. Pourtant de nos jours énormément d’outils existent pour vérifier et se renseigner sur le prestataire choisi. Mais pour énormément d’acheteurs peu importe l’entreprise ce qui compte c’est le prix. C’EST UNE GROSSE ERREUR !
Les sociétés, pour survivre, ont dû réduire leurs marges et donc leurs investissements : moins de formation, salaires bas, encadrement affaibli.
Cette politique du “faire plus avec moins” a mécaniquement dégradé la qualité des prestations et démotivé les agents de terrain, souvent mal considérés malgré la responsabilité qu’ils assument. Il est anormal pour une société d’avoir une marge finale entre 1 à 3 %. Comment voulez-vous investir ou avoir les moyens de monter un secteur avec des marges aussi faibles.
La perte de savoir-faire et de transmission
Autrefois, les anciens formaient les jeunes directement sur le terrain. Il existait une culture du métier, un esprit de corps, une transmission naturelle du savoir et de la rigueur.
Aujourd’hui, cette dynamique s’est effritée. L’expérience n’est plus valorisée, remplacée par des certifications standardisées. Les formations sont parfois réduites au minimum légal, sans réelle immersion pratique. Cette perte de culture professionnelle a contribué à un affaiblissement des compétences globales du secteur. Aujourd’hui, dès lors que vous avez une carte professionnelle alors tout est ok.
Dans la formation aussi il y a des trous dans la raquettes, pourtant là encore il y a une réglementation exigeante mais les compétences ne sont pas au rendez-vous. Je suis jury d’examen APS et 90 % des stagiaires n’ont aucunes connaissance de leur convention collective. La formation consiste à apprendre par coeur des articles de lois mais lors de la pratique on constate des stagiaire fébriles face à une situation de crise. Est ce le moment d’insister sur la pratique et un peu moins sur les textes ?
La méconnaissance et le manque de reconnaissance
Malgré son rôle essentiel dans la prévention et la protection, la sécurité privée reste mal perçue par le grand public et souvent sous-estimée par les institutions.
Dans l’imaginaire collectif, l’agent de sécurité reste associé à une fonction de simple surveillance, loin de la réalité des missions qu’il accomplit : gestion de crise, dissuasion, filtrage, analyse de risque, soutien aux forces publiques…
Cette image dévalorisée freine les vocations et entretient un sentiment de frustration au sein du métier.
L’absence de vision stratégique du secteur
Enfin, la sécurité privée souffre d’un manque de pilotage global. Malgré la création du CNAPS en 2012, qui a apporté une base de régulation indispensable, le secteur reste éclaté, sans stratégie nationale claire ni coordination durable avec les forces publiques.
Il manque une véritable politique de valorisation, une ambition commune pour élever le métier au rang qu’il mérite dans le dispositif global de sécurité. Quand on échange avec une personne non initiée au secteur et on lui indique que la sécurité privée faire parti des forces de sécurité intérieur du pays, cela ne lui parle pas. Il faudrait insister sur la communication au grand public sur nos missions et l’importance d’avoir une force de sécurité privée en France.
Les solutions possibles pour redonner de l’attractivité à la sécurité privée
Aves mes 20 ans d’expérience et un constat plutôt alarmant de l’état de notre secteur d’activité je reste positif et des solutions peuvent etre trouvées. Pour cela il faudrait que les hommes et les femmes du secteurs qui sont transparents adhérent et montent au créneau pour dénoncer toutes les pratiques évoquées précédemment. En toute humilité voici les pistes que je défends.
Limiter la sous-traitance à 15 % du chiffre d’affaire
La limitation de la sous-traitance à un seuil maximum de 15 % présente de nombreux avantages pour les entreprises de sécurité privée, leurs clients, ainsi que pour l’ensemble de la filière. Cette maîtrise de la sous-traitance renforce la qualité, la fiabilité, la conformité réglementaire et la viabilité économique du secteur. Une entreprise qui limite la sous-traitance démontre qu’elle maîtrise ses ressources, qu’elle est structurée et qu’elle assume pleinement la responsabilité de son service.
Obligation de publication des comptes au CNAPS et sanction
La publication annuelle des comptes est un pilier essentiel de la transparence économique. Pour les entreprises, les partenaires financiers, les autorités publiques et l’ensemble du tissu économique, cette obligation contribue directement à la confiance, à la stabilité et à la fiabilité du marché. L’application de sanctions en cas de non-publication vient renforcer cette dynamique en garantissant un cadre clair, équitable et sécurisé.
Pour moi, il est essentielle que la publication des comptes au CNAPS soit rendu obligatoire car participerait à la transparence économique. Des sanctions doivent etre prévus si les entreprise de sécurité ne respectent pas cette obligation.
Instaurer une garantie financière dans la sécurité privée
Cette garantie financière viendrait assainir encore une fois le secteur. Avec le GES, 1er syndicat Nationnal nous espérons que cette garantie sera appliquée prochainement.
La garantie financière est un mécanisme essentiel dans le secteur de la sécurité privée. En imposant aux entreprises de disposer d’une capacité financière minimale, elle protège les clients, sécurise les salariés et contribue à assainir le marché.
L’arrêt de la délivrance des agréments dirigeants par équivalence
L’agrément dirigeant délivré par le CNAPS constitue une autorisation essentielle permettant de diriger une entreprise de sécurité privée. Pourtant, pendant plusieurs années, il a été possible d’obtenir cet agrément par simple équivalence grâce à un diplôme généraliste, sans aucun lien avec les exigences spécifiques du secteur. Pour moi, il est impensable de délivrer un agrément dirigeant à une personne qui dispose d’une licence de gestion sans aucune connaissance du secteur de la sécurité privée. C’est un non-sens !
L’arrêt de la délivrance de ces équivalences serait une avancée majeure pour la profession, permettant de renforcer la qualité, la crédibilité et la sécurité de l’ensemble de la filière.
Publication du cout de revient du travail d’un ADS selon la grille conventionnelle
Nous avons fait un article sur le coût de revient d’un agent de sécurité privée. Mais il faudrait que les pouvoirs publics aillent plus loin en publiant le cout de revient du travail pour tous les métiers de la sécurité privée. Dans cet outils il faudra bien expliquer que ce coût ne concerne pas :
- Les petites différences de charges selon la taille de l’entreprise (soyons honnête la-dessus cela n’augmente pas de 20 % les charges). Exemple entreprise de – 11 employés, + de 20 employés ou + de 50 employés, etc …
- Les formations obligatoires du secteurs.
- LES CHARGES D’EXPLOITATION DE L’ENTREPRISE qui peuvent varier selon la taille de l’établissement. Prenons l’exemple d’un loyer, d’un forfait téléphonique, d’un véhicule, de tous les emploient internes “non productif”, bref tous les coûts qui font que l’entreprise tourne. Ne vous trompez pas car ce poste fait toute la différence sur un tarif de prestation final.
Associer la facturation électronique du FISC au CNAPS
La généralisation de la facturation électronique en France n’est pas une simple modernisation administrative : c’est une réforme stratégique visant à renforcer la transparence, lutter contre la fraude, moderniser l’économie et simplifier la vie des entreprises.
L’application de la facturation électronique au CNAPS serait une évolution majeure pour la sécurité privée en France. Elle permettrait d’améliorer la transparence du secteur, de lutter contre les pratiques illégales et de mieux soutenir les entreprises professionnelles. Voici pourquoi cette mesure serait bénéfique.
L’extension de la facturation électronique au CNAPS présenterait de nombreux avantages :
réduction massive de la fraude et de la sous-traitance illégale,
transparence totale des prestations,
contrôle automatisé de la conformité,
protection des salariés et des clients,
assainissement du marché,
valorisation des entreprises professionnelles.
Quelques chiffres de la sécurité privée depuis 20 ans
Dans cette section nous allons parler un peu des chiffres de la sécurité privée de 2005 à 2025. De ce fait, certain pourront comparer et éventuellement établir un diagnostique sur notre secteur. Les chiffres révèlent souvent une réalité mais il faut les comparer de manière fiable et comparer se qui est comparable.
les salaires en sécurité depuis 20 ans
👉 En 2005 le salaire d’un ADS coef 120 était de 8,17 € brut/heure.
👉 En 2025 le salaire d’un ADS coef 120 est de 12,08 € brut/heure.
On constate que depuis 20 ans le salaire réglementaire d’un agent de sécurité COEF 120 à augmenté de 47,8 %.
Aussi, de manière générale le cout de la vie à augmenté en moyenne de 40 %. Mais c’est ici une moyenne. Si on prend l’exemple basic d’un menu BIGMAC, le prix était de 5 € 2005 contre 9,5 € en 2025 soit une augmentation de 90 %.
Pour l’essence, en 2005 le litre se situait autour de 1,14€/litre. En 2025 le litre se situe à 1,72€/litre. Soit 50 % d’augmentation.
Le nombre de sociétés de sécurité depuis 20 ans
👉 En 2005 le nombre de sociétés de sécurité était de +/- 5000 entreprises de sécurité.
👉 En 2025 le nombre de sociétés de sécurité est de +/- 12 000 entreprises de sécurité.
On constate que, depuis vingt ans, le nombre de sociétés de sécurité a augmenté de +/- 100 %. On pourrait en déduire que la multiplication des acteurs de la sécurité privée n’a pas forcément été bénéfique pour le secteur.
De plus, en 2012, une grande révolution est intervenue avec la création du CNAPS, chargé de réguler la profession.
À la lumière de ces chiffres, des conclusions doivent être tirées.
Le nombre d’agents de sécurité dans le secteur depuis 20 ans
👉 En 2005 le nombre d’agents de sécurité était +/- 110 000 agents.
👉 En 2025 le nombre d’agents de sécurité est de +/- 200 000 agents.
On constate une augmentation de +/- 100 %.
La valeur du marché de la sécurité privée depuis 20 ans
👉 En 2005, le marché français des « solutions de sécurité » était estimé à +/- 1,113 milliards €.
👉 En 2022, le marché français des « solutions de sécurité » était estimé à +/- 9 milliards €.
On constate une grosse augmentation de la valeur du marché.
Les perspectives d’avenir
La sécurité privée ne peut plus fonctionner en parallèle de la sécurité publique : elle doit agir en complémentarité. La coopération entre les acteurs privés et les forces de l’ordre, déjà amorcée lors de grands événements (comme la Coupe du monde de rugby ou les Jeux olympiques), doit devenir un modèle pérenne.
Une coordination plus fluide, basée sur la confiance et l’échange d’informations, permettra d’améliorer la réactivité, la prévention et l’efficacité du dispositif global de sécurité.
Malgré la montée en puissance des technologies, l’humain restera au centre de la sécurité privée. La vigilance, le discernement et la capacité d’intervention d’un agent ne seront jamais totalement remplaçables.
Il faudra donc redonner à l’humain sa place, à travers :
-
une meilleure reconnaissance salariale,
-
des conditions de travail plus justes,
-
une culture de la fierté et de l’éthique professionnelle.
Aussi, au niveau des donneurs d’ordre on a de quoi etre positif. Ils sont nombreux à prendre conscience que si la recherche de prix anormalement bas est la priorité alors la qualité et la déontologie sera affecté. Il y a beaucoup de professionnel du secteur qui dénonce les pratiques douteuses de certaines sociétés de sécurité. Nous en faisons partis.
L’avenir de la sécurité privée passe aussi par un changement de regard. Le grand public et les donneurs d’ordre doivent comprendre que la sécurité n’est pas une dépense, mais un investissement essentiel.
Valoriser le métier, communiquer sur ses réussites, former des agents ambassadeurs du professionnalisme : voilà la clé pour redorer une image parfois ternie par des abus ou un manque de sérieux dans certains segments du marché.
